Le rapport anti-vape de l'OMS peut-il vraiment être pris au sérieux ?

Le rapport anti-vape de l'OMS peut-il vraiment être pris au sérieux ?

Publié le : 01/08/2019 16:25:06
Catégories : E-cigarettes , E-liquides

Vendredi 26 juillet dernier, l’OMS rendait public un rapport accablant la vape de tous les maux. Dans ce rapport, la cigarette électronique est accusée d’engendrer des irritations de la bouche et de ne pas être un moyen efficace de sevrage tabagique. Pire encore, les jeunes non-fumeurs seraient de plus en plus nombreux à vapoter, ce qui constituerait une voie royale vers le tabagisme.

Le rapport contre la e-cigarette de l'OMS démasqué

Repris massivement par les médias, et ce, sans aucune prise de recul, le rapport s’apparente plus à une fake news qui servirait les intérêts de certains lobbies que d’une véritable volonté de faire avancer la santé à l’échelle mondiale. Déjà cette semaine, de nombreux témoignages d’experts indépendants l’ont fermement démenti. Alors en quoi ce rapport est-il caduque ? Sur quels arguments peut-on s’appuyer pour démêler le faux du vrai ?

Commençons par nous poser les bonnes questions :

Qui est le véritable émetteur de ce rapport ?

Ce n’est pas l’OMS qui s’est chargée de le mener mais un organisme indépendant. L’OMS n’a fait que le rendre public.

 

Par qui ce rapport a-t-il été financé ?

Bloomberg Philantropies, une organisation américaine présidée par Michael Bloomberg. L’ancien maire de New York est connu pour sa position anti vapotage après avoir notamment interdit l’utilisation de la cigarette électronique dans les lieux publics de sa ville. De manière plus globale, ce sont des contributeurs volontaires qui financent 80% du budget de l’OMS ; les 20% restants proviennent des contributions des 194 États membres. Dans les années 70, ce ratio était inversé. Or, ce retournement de situation remet en cause l’intégrité de l’organisation. Car dans ce lot de contributeurs, on retrouve certains gouvernements, des fondations, des banques d’investissement, des sociétés multinationales et des ONG. Et dans ce monde, rien n’est gratuit : il est reconnu que les dons financiers sont employés à des fins « déterminées » et les donateurs décident de ce pour quoi ces fonds seront employés. C’est ce que soulevait un article du Point en 2017, confirmé par les travaux d’Andrew Harmer, chargé de recherches à l’École de Londres de l'Hygiène et du Médicament Tropical, dans son article de blog en 2012.

Pour la petite histoire, la vape ne semble pas être la seule victime de l’OMS. Récemment, elle a reconnu le glyphosate comme étant « sans danger » malgré les affaires en cours sur le Roundup, produit de Monsanto. On peut donc sérieusement douter de l’objectivité de ce rapport et des sources sur lesquelles il a été bâti.

 

Dans quelles circonstances ces études ont-elles été menées ?

Ce rapport vise le marché américain, bien différent du marché européen. D’autant plus que, d’un État à un autre, la vape n’est pas règlementée de la même façon aux USA.

 


Les différences de réglementation sur le vapotage aux USA

 

Certains États n’ont donc aucune restriction vis-à-vis du vapotage. Et c’est bien la réglementation sur le taux de nicotine qui poserait problème aux USA : le taux maximum autorisé y est 2,5 fois supérieur à celui des pays européens (50mg/ml contre 20mg/ml). De même, l’Europe a totalement banni la publicité sur le vapotage quand, aux USA, cette dernière a été massivement tournée vers les jeunes. On comprend donc pourquoi l’OMS dénonce une forte augmentation du vapotage chez les jeunes non-fumeurs, qu’elle considère comme une porte d’entrée au tabagisme. 

Mais ce phénomène n’est pas valable pour le marché français où le nombre de fumeurs a chuté d’un million entre 2016 et 2017. Santé publique France affirmait dans un rapport du 26 juin 2019 que seulement 1% des vapoteurs en France n’avaient jamais fumé dans le passé et que « l’e-cigarette attire principalement les fumeurs ». En conclusion, ce rapport américain n’est pas le reflet du vapotage dans le monde.  

De même, on s’étonne que ce rapport ait évincé toutes les publications scientifiques qui ont démontré que la cigarette électronique est bel et bien moins nocive que le tabac. Tout simplement parce que la fumée du tabac contient plus de 4500 substances nocives et cancérigènes. De plus, un fumeur sur deux meurt prématurément du tabagisme. (https://www.tabac-info-service.fr/Vos-questions-Nos-reponses/Risques-du-tabagisme).  

 

Mais si ce rapport est à ce point faux, pourquoi est-il si massivement relayé ?

Parce que les informations positives font « moins vendre » et parce que l’émotion engendre naturellement la viralité. Ainsi, les medias auront davantage tendance à faire leurs unes sur des évènements graves (guerre, corruption, scandales politiques) que sur l’efficacité de la cigarette électronique comme moyen de sevrage tabagique. Pourtant, Santé publique France affirme que 700.000 fumeurs français auraient arrêté la cigarette grâce à l’e-cigarette entre 2010 et 2017.

Enfin, il s’agit ici d’un organisme mondialement connu, l’OMS. Plus on a de moyens et de notoriété, plus les informations divulguées sont aisément reprises, parfois sans recul et sans vérification. C’est donc ce qui s’est passé ce weekend, lorsque les journaux télévisés ont fait leur une sur cette étude, en faisant parfois des raccourcis qui dépassent le domaine de la fake news.

 

Heureusement, la vérité finit toujours par éclater.

Depuis le début de la semaine, de nombreux professionnels et experts de santé dénoncent ce rapport accablant et truffé d’imprécisions. 

RTL : Cigarette électronique : "le rapport de l'OMS est nocif" pas le vapotage pour Gérard Dubois 

Libération : L'Organisation mondiale de la santé estime que les cigarettes électroniques sont «nocives». Un jugement trop sévère aux yeux de nombreux professionnels du secteur.

L'express : Cigarette électronique : l'OMS a-t-elle raison de s'en prendre au vapotage ?

Le Point : Vapotage : le passage à tabac de l'OMS est-il justifié ? 

RMC BFM TV : Dire que la e-cigarette est dangereuse est une erreur de communiqation

 

Le but de cet article, qui vaut pour toutes les informations, tout secteur confondu :

 

- Vérifiez qui publie et finance les études qui paraissent

- Un organisme puissant et reconnu sur la scène internationale ne détient pas le monopole du savoir

- Les études menées ne prévalent pas d’un État à un autre, du fait de leur différences dans la réglementation, leur économie, leur culture, leur fonctionnement…

- Faites-vous votre propre avis et sachez écouter toutes les parties prenantes avant de trancher sur un sujet. 

Liquideoment vôtre,

 

 

 

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About me

Victoria

Véritable aficionada de la plume, j’écris depuis mon plus jeune âge et la vape s’est vite imposée comme l’un de mes sujets de prédilection. Quand je chausse mes lunettes, plus rien ne m’arrête. Ici, je donne quelques conseils sur l’utilisation de nos produits et j'explore le marché de la vape en général. N’hésitez pas à commenter et partager les bonnes ondes qui émanent de ce blog ! Bonne lecture :)

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